D'énormes quantités de déchets plastiques ont été déversées dans les océans du monde entier au cours des 50 dernières années et flottent au centre des grands courants marins. Selon le WWF, chaque kilomètre carré de mer contient déjà jusqu'à 46.000 particules de plastique, et la tendance est à la hausse. En effet, entre 6 et 10 % de la production totale de polymères finissent par se retrouver dans l'Atlantique, le Pacifique ou l'océan Indien par des voies très différentes. Il peut s'écouler 350 à 400 ans avant que les déchets plastiques ne se décomposent complètement. C'est le cas du sac de courses laissé par négligence, de la bouteille en PET jetée à la mer ou du pot de yaourt oublié sur la plage. Il y a donc suffisamment de temps pour qu'ils se retrouvent dans la chaîne alimentaire des animaux marins, des oiseaux et finalement de l'homme ; avec des conséquences encore incalculables.

Le gaspillage de matières premières de notre société du tout-jetable donne d'abord la nausée à l'Espagnol Javier Goyeneche, puis lui donne une idée. En 2009, le designer fonde sa marque Ecoalf, qui fabrique depuis lors des vêtements et des accessoires à partir de matériaux recyclés. Dans le cadre du projet océanique d'Ecoalf, des filets de pêche, des bouteilles en PET et de vieux pneus sont transformés en fil de polyamide et transformés en tissus robustes. Les processus de fabrication, en partie mécaniques, sont complexes - Goyeneche a dû investir une bonne année dans la recherche d'entreprises capables de les réaliser. Un petit écusson sur chaque produit Ecoalf informe son porteur de la consommation de ressources pour sa fabrication et donne ainsi des indications sur le bilan écologique.

Chez Manufactum, la réduction des déchets fait également l'objet d'une attention croissante, par exemple en proposant de plus en plus de produits fabriqués à partir de matières premières recyclées. Les sacs à plantes ou les tapis fabriqués à partir de bouteilles en PET recyclées ainsi que le distributeur de nourriture pour pommes fabriqué à partir de pots de plantes recyclés sont des exemples d'une stratégie qui peut permettre une utilisation plus consciente de nos ressources. En effet, par rapport à la valorisation énergétique dans une usine d'incinération, le recyclage matière des matériaux polymères permet d'économiser 1,26 tonne de CO2 par tonne de plastique recyclé.