Lampe suspendue Kaiser idell

Kaiser idell prouve avec cette suspension qu'un dérivé (du latin pour dérivé, descendant) - spontanément associé ces jours-ci à des produits financiers passés x fois et dont la valeur diminue en permanence - peut tout à fait se présenter de manière autonome et valable : contrairement aux lampes de table, il ne s'agit pas d'une réédition d'un modèle historique de Kaiser idell ; néanmoins, le langage des formes est reconnaissable, ce qui est dû au fait que son abat-jour correspond à celui de la lampe de table 6631 R, avec un dôme de lampe placé au centre. Tout comme la 6631 R, elle est d'une qualité exceptionnelle, et le laquage humide des surfaces, que Kaiser idell applique à tous ses modèles, n'a pas son pareil. Accrochée seule ou en série, la suspension Kaiser idell fait une formidable lampe de table.

Il y a des connaissances de seconde main qui vous laissent avec un sentiment mélancolique dû au fait de savoir que vous ne les ferez plus jamais. C'est ainsi que nous avons écrit dans le catalogue de marchandises n° 9 à propos des luminaires Kaiser idell de Neheim-Hüsten, célèbres auprès des connaisseurs mais alors disparus du marché, et dont l'ascension fulgurante avait commencé dans les années 1920. Dans ce cas, nous nous sommes heureusement trompés, car ils existent à nouveau : dans le même design, la même qualité et la même fabrication artisanale qui les ont rendus si célèbres. Derrière la réédition de l'original - que nous n'étions pas les seuls à attendre avec impatience - se trouvent les descendants du fondateur de Kaiserwerke ainsi que deux anciens cadres supérieurs d'un fabricant anglais de lampes industrielles qui a repris les sites de production de Kaiserwerke au milieu des années 1980.

Un guidage de la lumière et une ergonomie bien pensés sur le plan technique, associés à une finition exceptionnelle, caractérisaient autrefois le style des lampes de bureau, d'atelier et de ménage de Kaiser idell. Le créateur de ces lampes était Christian Dell, maître métallurgiste du Bauhaus de Weimar de 1922 à 1925 et directeur de l'atelier de métallurgie de l'école d'art de Francfort de 1926 à 1933. Depuis quelques années, les luminaires sont fabriqués à nouveau, en partie d'après les dessins originaux et en partie sous forme de nouvelles constructions. Elles ont toutes en commun une grande exigence en matière de design, de qualité et de fabrication artisanale, qui se manifeste notamment par des abat-jour réflecteurs (et, pour les lampes de table, par des pieds) soigneusement laqués et polis à la main.